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Cette communication d'épistémologie des sciences sociales revient sur l'approche sémiotique de Gregory Bateson. Proposant une anthropologie articulant les données de l'éthologie à l'étude de la communication non-verbale, Bateson étudie les phénomènes de sémiose qui sont adhérents aux comportements humains et animaux en les structurant de façon immanente. Déplaçant les questions sociologiques vers une approche des interactions qui relie l'étude des stéréotypies comportementales des acteurs sociaux humains aux théories éthologiques sur la ritualisation animale de Julian Huxley et Konrad Lorenz, Bateson montre que l'irruption du langage articulé chez l'humain n'efface pas la sémiotique non-verbale qu'il partage avec d'autres animaux. Cette approche, que nous entendons décrire, enrichit le débat sur les usages naturalistes de la sémiotique de Peirce (zoosémiotique de Sebeok, Deacon et Kohn) et ouvre la voie à une approche naturaliste non-réductionniste de l'esprit (Guillo). En cela, elle permet d'identifier certaines caractéristiques des sémioses comportementales qui constituent un socle commun de communication à partir duquel s'élaborent les grammaires kinésiques propres aux différentes communautés animales.

Mots clefs :
_ zoosémiotique
_ interaction
_ éthologie
_ ritualisation

Notice biographique :
Julien Claparède-Petitpierre est professeur agrégé de philosophie. Il a soutenu une thèse sur Gregory Bateson intitulée Cognition, sémiotique et normativité. Genèse et enjeux du concept d'écologie de l'esprit chez Gregory Bateson. Chercheur associé au Phier (laboratoire Philosophies et Rationalités) de l'Université Clermont-Auvergne, ses travaux portent actuellement sur les rapports entre l'émergence des règles comportementales et la sémiotique dans le cadre d'une approche qui cherche à articuler la philosophie de l'esprit, l'épistémologie des sciences sociales et les réflexions sur l'éthologie.