Perspectives sémiotiques sur la sociabilité animale et humaine
La relation entre animaux humains et non humains est une source d’inspiration puissante pour penser la signification des modes de vie sociaux. L’intérêt de cette réflexion est que l’organisation sociale est une chose que nous partageons avec nombre d’autres espèces animales, qu’il s’agisse d’espèces dites eusociales (fourmis, abeilles, termites, rats-taupes et quelques autres) ou simplement sociales (chimpanzés, éléphants, loups, cachalots et bien d’autres). Cette organisation forme alors, en elle-même et indépendamment des usines à catachrèses que forgent nos langues pour se représenter l’altérité, un langage autonome, transformant les aléas du collectif en institution réglée, dont les dispositifs seraient à confronter en amont de la différence spéciste.
À la suite d’un premier colloque, « La parole aux animaux. Conditions d’extension de l’énonciation » (janvier 2017) dont les actes ont été publiés sur le site Fabula (2018) et du colloque « Viande(s). Stéréotypies sémiotiques et inquiétude culturelle » (2019), dont les actes sont en cours d’édition dans la collection « Sémioses » chez l’Harmattan, le Groupe d’activités sémiotiques de Paris 8 (Gasp8), en collaboration avec le réseau doctoral GPS (Grand Paris Sémiotique) et le Laboratoire Paragraphe, poursuit ses investigations entre sciences humaines et sociales, sciences de la nature, littérature, esthétique et informatique, en interrogeant les relations signifiantes entre humanité et animalité en termes d’organisation collective.
Le colloque « Existences collectives » entend donc se situer à une nouvelle échelle pour articuler la relation humanité / animalité. Après avoir questionné les relations signifiantes qui se tissent entre des acteurs animaux non-humains et humains – en allant de la parole à la chair – il se propose de les aborder au travers des agencements collectifs et d’interroger des communautés de formes, de pratiques, ou même de destins, transcendant, peut-être, les variations ou permettant de penser de nouveaux embranchements.